Pour ces fêtes de Noël, je vous propose un petit compte rendu en plusieurs parties de mes dégustations et des plats qui les on accompagnées. Pour le premier article, rien de fou en matière d’accord Met/Vin, car on commence avec l’apéritif.
Première partie
Chez nous c’est plutôt Clairette de Die pour rester régional, et en plus c’est moins cher que le Champagne. J’ai eu l’occasion de boire 2 Clairette pour l’occasion.
La première était la Cuvée Must du Domaine Jean Claude Raspail, 12€. Petite cave particulière de 15 hectares située à Saillans, en Bio depuis 2000. Méthode traditionnelle, pas de pesticides et engrais chimiques, vin non filtrés. Le domaine produit une très jolie gamme de Clairette, et si vous faites un détour par la Drôme, vous y serez fort bien accueilli.
La cuvée Must est composée exclusivement de Muscat cultivé sur une parcelle extrêmement pentue et très ensoleillée. La robe est joliment dorée, rien qu’à l’oeil on note la grande maturité du raisin. Au nez, on est sur du Muscat, pas d’erreur possible. En bouche c’est très agréable, riche et concentré sur des notes de fruits légèrement confits. Un vin très « aérien » malgré la concentration et le sucre, d’une grande légèreté.
Une superbe Clairette, à 12€ quand même, mais qui ravira les amateurs de gourmandises. Bue en apéritif avec des petites brochettes Chèvre / Pomme / Abricot sec, un vrai délice.
La deuxième Clairette de ces fêtes était la Cuvée Excellence de la Cave Jaillance, 7,50€. Implantée depuis 1950 à Die, la Cave Coopérative Jaillance produit une belle gamme de Crémant et Clairette de Die. Assez répandus en grande surface, les vins de cette coopérative sont de bonne facture et à des prix abordables.
La robe est assez claire et la bulle fine. Au nez on est plus sur du fruit exotique genre litchi. La bouche est généreuse avec une bulle toujours fine. C’est plutôt bien fait et sympa, mais en comparaison avec la Cuvée Must, on atteint pas le même niveau d’équilibre et de fraîcheur, on ne retrouve pas cette sensation de légèreté en bouche.
Seconde partie
On continue la série des vins de Noël, avec deux vins de Bordeaux.
Le premier est un blanc en appellation Pessac Léognan du Château Latour – Martillac, Grand Cru Classé de Graves, situé à Martillac. Le Vignoble, authentique terroir de Graves, est composé de Sauvignon, Sémillons et de Muscadelle en blanc, et de Cabernet Sauvignon, Merlot et un peu de Petit Verdot en Rouge.
Ce Latour – Martillac blanc 2006 offre une intense couleur dorée. Le Nez est d’une grande complexité, avec une multitude d’arômes entre fruits exotiques, boisé et agrumes. En bouche le vin est généreux et concentré mais parfaitement balancé par une belle acidité. Du fruit, des arômes d’élevage très discrets, un bel équilibre dans l’ensemble.
Pas forcément fan des belles étiquettes, mais là c’est vraiment bon. Acheté aux alentours des 10€, j’ai fait une belle affaire. À table, ce petit blanc était accompagné d’une cassolette de St Jacques et d’un risotto aux poireaux, et c’était vachement bon.
Le deuxième vin, un Saint Émilion Grand Cru du Clos de la Cure 2006. Situé en contrebas, à quelques kilomètres de Saint Émilion, le domaine appartient à la famille Bouyer. J’ai acheté ce vin à la propriété, et à l’époque je l’avais beaucoup aimé, bien qu’encore marqué par l’élevage, il y avait de la concentration et du fruit.
Le vin est relativement sombre. Le nez est marqué par l’élevage, malgré un carafage de plus de 4 heures, et laisse peu de place au reste. En bouche malheureusement, même combat, le boisé est bien trop présent. Et puis derrière, pas vraiment grand chose , le vin est un peu plat et vraiment marqué par l’amertume du bois.
Quel dommage, car à table on s’est régalé avec un délicieux Tournedos Rossini et des petits navets rôtis au cidre. L’accord était parfait sur le papier, mais les effluves de bois on tout gâché.
Je l’ai goûté à nouveau deux jours plus tard…le boisé avait enfin disparu, mais toujours rien. Un vin désespérément triste et plat., à 15€ la bouteille c’est fâcheux tout de même. Ai-je été aveuglé par la magie de Saint Émilion et ses grands crus lors de mon achat? Je me laisse le bénéfice du doute car j’ai une deuxième bouteille…verdict au prochain round.
Troisième partie
On commence avec un Mercurey Premier Cru Clos des Montaigu 2008 du Domaine Narjoux-Normand. Propriété de 7 hectares située à Saint Martin sous Montaigu en pleine côte Chalonnaise.
La robe est plutôt claire avec de joli reflets rubis. Le nez est très gourmand, légèrement fumé et dominé par la cerise. En bouche le vin est léger et joue la finesse, sans agressivité, dominé par les fruits rouges. Un joli pinot noir, à apprécier de suite.
Ce vin est venu épauler un Pot au feu de Foie gras et s’en est plutôt bien sorti. Recette que j’ai piqué à Jean François Piège sur M6, rapide et très facile, une jolie manière d’accommoder le Foie Gras.
Et le petit dernier de ce compte rendu, mon petit chouchou, le Cahors Rubis de Roche Élevé en Fûts de chêne 2003, du Domaine des Boulbènes. Vigneron sur le plateau de Saux dans le Lot, Francis Alleman produit de très jolis vins dans la pure tradition des vins de Cahors.
Le vin fait honneur à ses racines et à son surnom de vin Noir, il arbore une robe presque noire, d’une grande concentration. Des arômes complexes sont présents au nez : fumé, truffe, pruneau et fruits noirs. En bouche le vin est puissant, toujours aussi noir, sans aucune agressivité cependant. Les tannins sont fondus, le vin tapisse le palais de ses arômes de fruits noirs. Un vin tout juste à point après quelques années de vieillissement mais qui a encore un beau potentiel.
Pour l’accord à table, je suis resté classique avec un magret de canard accompagné de pommes de terres rissolées et carottes caramélisées. Simple et efficace mais ce vin sera à l’aise sur une cuisine bien plus complexe, d’ailleurs je pense qu’il aurait été parfait avec mon Tournedos Rossini.